samedi 24 septembre 2016

Parce que la vie n'est pas faite que de petits bonheurs...

Hier soir, j'étais pleine d'entrain et de motivation pour prendre mon clavier et t'écrire des petits mots positifs qui auraient ponctué agréablement ton weekend. Malheureusement, la vie n'est pas faite que de petits bonheurs. Cette semaine a été longue et chargée pour moi et, ironie du sort, dans chacune de mes classes en religion, j'ai introduit le thème de l'année autour du fait qu'il était urgent de prendre le temps. Pour réfléchir à sa vie, chacun s'est donc posé et a choisi trois événements importants et marquants - heureux ou tristes - à replacer sur une ligne du temps personnelle et créative. Je les ai donc laissés créer et réfléchir à leur guise armés de crayons de couleurs, de feutres et de marqueurs... Certains partageaient leur vie avec moi et je réalisais qu'il y avait déjà de bien belles branches cassées dans les vies de ces ados de 13 ans et que c'était important de les écouter... 

Et puis vendredi soir, je vois un mot sur mon fil d'actu facebook à propos d'un ami qui n'est désormais plus de ce monde. Pleine d'incompréhension, je vais trouver la personne qui a posté ce message et elle m'explique qu'il s'est pendu mardi... Quel choc terrible! Je me rappelle pourtant de lui il y a des années de cela, plein d'entrain, bon vivant et très philosophe. Parallèlement à cela, je regardais une vidéo d'un inconnu qui m'expliquait que la vie, ce n'était pas aller au taf, payer ses factures et attendre que le weekend arrive (Ah si, cette semaine, ça a été ça que j'ai attendu depuis lundi matin!). Qu'il fallait réaliser les rêves qui ont pris possession de nous.

Seigneur, quels étaient les rêves de cet ami pendu? Contre quoi a-t-il du lutter pour en arriver là? Cette nouvelle me bouleverse et me fait réfléchir bien que ce soit quelqu'un que je n'aie plus vu depuis plus d'un an. Ce geste trahit une telle solitude qu'il me renvoie à d'autres personnes qui se sont suicidées à une époque où on est plus connectés que jamais mais où on a l'air tellement seuls et dépourvus de vraies relations! Et cela me fait encore plus penser au manque de cohésion globale de notre société qui a tellement poussé à l'individualisation qu'on en vient à demeurer terriblement seuls dans nos choix, dans nos actions, dans notre vie...



Pas de petits bonheurs ce weekend donc, tu l'auras compris. Et pourtant, je continue à m'y accrocher et je continue de réfléchir sur le sens de ma vie, sur mes rêves, sur mes choix... Sur le bonheur qui se construit avec les autres et qu'on a plus que jamais besoin d'un retour à un sens de la communauté et des valeurs d'écoute et de solidarité... 


mercredi 7 septembre 2016

Prendre le temps de se remettre au travail

Eh oui, c'est la rentrée. Quel gros mot dans la bouche des enfants! Personne n'a envie de retourner au travail ou à l'école (même si pour moi, les deux ne font qu'un). Et pourtant il faut bien s'y remettre, retrouver le rythme comme on dit... mais quel rythme est-ce que je veux pour cette année?


D'emblée, j'ai envie de m'écrier spontanément: "pas celui de l'an dernier!", c'est sûr. Mais ça n'est pas très éclairant pour le nouveau lecteur qui arrive par ici. Et puis parler de l'expérience négative pour rebondir sur la nouvelle qu'on aimerait créer, c'est assez lourd. Je vais plutôt me concentrer sur l'Avenir. Celui avec un grand A qu'on projette loin loin et qu'on a espoir de voir arriver un jour... sauf qu'il y a des choses qui entrent en application dès à présent. 

Considère ça un peu comme mes résolutions de rentrée puisque, moi, je pense en terme d'année scolaire. Janvier n'est pas du tout le signe d'une année nouvelle, au mieux, c'est le signe que je dois reprendre le sport pour perdre les kilos amassés durant les fêtes... 


D'abord, je souhaite perdre cette espèce d'addiction au travail que j'ai depuis ... ma naissance? J'aime mon travail et j'aime le travail bien fait. J'ai toujours été consciencieuse, attentive et même perfectionniste. Et j'aime travailler avec des gens qui en sont conscients et qui sont capables de gérer mes petites manies et de proposer aussi des trucs de leur côté qui valent le coup. 

Donc oui, le travail j'adore. Cependant, cette année, je dis "oui mais pas trop". 
- "Il y a un peu plus, je vous le mets?
- "Non merci, ça ira." Il faut vraiment que je voie le travail comme cette vendeuse à la boucherie qui essaie de me faire acheter un peu plus de hachis cette année. 

Je dois donc d'abord arrêter de culpabiliser lorsque je ne travaille pas même si je dois encore faire des trucs. Car j'ai toujours des trucs à faire, immanquablement. Et une fois qu'il est 23h et que j'ai fini, je me dis "zut, j'ai encore travaillé toute la soirée". Le stress de ne pas être prête devant les élèves, d'être paralysée et de ne pas pouvoir improviser, de ne pas être capable de gérer peut m'envahir à tout instant. Alors qu'en soi, il ne va rien m'arriver: je sais gérer mes classes, je suis dans une école pleine de gentils élèves et j'entre dans ma troisième année. C'est plus fort que moi et je dois d'abord travailler sur ce stress et cette culpabilité. 




Ensuite, il faut que je trouve quelque chose qui me motiverait à mettre cette culpabilité de côté. Mais si je veux prendre du temps, ce n'est pas pour remplir les cases "travail" de mon planning par une case "loisir" qui aurait aussi un caractère contraignant comme j'ai l'art de le faire. C'est compliqué de prendre du temps pour soi en fait... Plus grand chose ne me fait vraiment envie ces derniers mois. Je continue d'écrire le blog mais j'écris plus pour toi que pour moi. Ça ferait bizarre d'écrire juste pour moi, non? Le blog, c'est du partage, blablabla... tu connais le refrain. Et pourtant, c'est aussi sympa de garder une trace de ce qu'on pense, de ce qu'on a aimé, rien que pour soi. Je continue de lire mais moins qu'avant et pourtant, j'espérais que la chaîne Youtube relancerait cette envie et à la place, une nouvelle lubie est née: le montage. J'adore ça et même si je n'ai pas un programme qui permette de faire des choses complexes (ou alors je ne le maîtrise pas à fond, hem), c'est super gai de voir une vidéo prendre forme et dynamique au fil du travail effectué. Encore une fois, cette histoire de partage me plaît mais j'ai envie de faire un truc pour moi et moi seule.


Enfin, pour arriver à faire tout ça, je dois une fois de plus tenir ma résolution number one de janvier: faire de mon mieux et arriver à m'en contenter. C'est trop difficile pour moi, j'ai besoin d'une vie pour y parvenir! Mais là, je dois tenir bon car ça devient une question qui touche à ma santé et je ne pourrai pas assurer le même rythme que l'an dernier. Du coup, je vais devoir me répéter des mantras du type "ce n'est pas parfait et ce n'est pas grave" ou "tu feras ça l'année prochaine". J'envisage de les écrire à l'intérieur de mon casier à l'école ou dans mon journal de classe pour me rassurer un peu... 


Je pense qu'il est difficile pour quelqu'un qui a toujours été très exigeant envers lui-même de lever le pied, de faire des pauses au bon moment et ne pas attendre d'être à bout pour le faire. La culpabilité resurgit trop rapidement et notre envie de faire notre maximum pour bien réaliser une tâche peut nous pousser très loin. Pourtant, il y a des moments où on prend conscience qu'il y a une série de choses pour lesquelles il faut prendre du temps et une série d'autres sur lesquelles il ne faut pas s'acharner. Cette année, je laisse couler, je laisse le temps filer et je passerai par la petite porte...