J'avais envie de refaire un peu le point sur mon expérience et mon rapport avec le monde de la beauté. J'ai commencé à me tourner vers d'autres marques que les conventionnelles en 2010. Paradoxalement, c'est lorsque je me suis tournée vers des produits plus naturels que la quantité de cosmétiques a explosé dans ma salle de bain.
En 2010, j'avais alors 19 ans. J'étais une bonne consommatrice chez Yves Rocher principalement grâce aux promos permanente, aux odeurs sympa et à l'efficacité correcte des produits. Mais en avril, je suis entrée dans la boutique Lush de ma ville et j'ai longuement discuté avec une vendeuse qui m'a bien conseillée et convaincue de tester certains produits. Elle m'a aussi beaucoup sensibilisée sur le fait que les cosmétiques que j'achetais jusqu'alors étaient très peu concentrés en actifs et donc que l'efficacité s'en trouvait amoindrie. J'avais déjà quelques problèmes de peau à l'époque et je suis repartie avec Herbalisme, Eau à Rome et deux échantillons de crème visage. C'est ainsi que débuta mon addiction pour Lush...
Toute l'année 2010 et une partie de l'année 2011, je me suis engouffrée dans une Lush Mania invraisemblable. Je voyais rose à paillettes avec ces produits rigolos, efficaces, qui sentaient bons et qui n'avaient jamais fait que du bien à ma peau. Après le visage, je suis passée au savon, aux produits pour le corps, le bain... et je finissais par mieux connaître les produits que les vendeuses de la boutique grâce au forum de la marque sur lequel j'étais très active. Petit à petit les désillusions sont arrivées avec la suppression du programme de fidélité, le remplacement de produits sans emballage pour des produits emballés, une hausse incroyable des prix... bref, j'ai viré le rose à paillettes de ma vue et j'ai ouvert les yeux sur cette marque qui était certes bien meilleures que les marques lambda mais qui ne me convenait alors plus.
L'expérience Lush m'a appris que ce qui m'importait dans le fait de consommer responsable, c'était d'abord de respecter l'environnement, les animaux et ma peau. Suite aux désillusions, je m'étais un peu plus renseignée sur les compositions, savoir quels ingrédients étaient dangereux, provoquaient des polémiques, etc. Je terminais mes produits Lush (j'avais amassé un sacré stock!) que je remplaçais par d'autres dans d'autres marques. Je me cherchais encore un peu et surtout, j'ai continué d'acheter à la même fréquence, à l'envie, totalement compulsivement.
Entre 2011 et 2014, j'ai adoré tester de nouveaux produits, en parler, râler sur certains, vanter les mérites d'autres, partager sur des nouveautés, donner et recevoir des conseils... et puis, petit à petit, ça m'a lassée et ça m'a mise mal à l'aise. Plus j'écrivais d'avis sur des produits, plus je me rendais compte à quel point c'était personnel et que ma peau était unique. C'est difficile de conseiller à travers son écran.... En parallèle, je trouvais aussi que j'étais bien mal placée pour conseiller puisque je tâtonnais moi-même encore à la recherche des produits idéaux pour ma peau.
Mais en 2015, il y a quelques semaines, j'ai eu un déclic terrible. Un soir, j'ai décidé de lister tous mes produits dans le petit carnet que j'ai en permanence dans mon sac. Une folie m'a prise et durant toute la soirée, j'ai soigneusement relevé tous les cosmétiques que j'avais encore dans ma chambre et ma salle de bain. Le constat était sans appel: il y en avait partout en quantité énorme!
Quelques jours auparavant, je me lançais dans un nouveau no-buy. J'avais conscience qu'il fallait que j'élimine quelques produits, c'était certain. Mais j'ignorais alors à quel point j'étais éloignée de la vérité. J'ai ressenti un trop plein, un étouffement. Il fallait que je me débarrasse de tout ça, j'en avais décidément beaucoup trop ! J'aspirais à faire table rase, à éliminer tout le surplus (et ici, il ne s'agit pas de kilo de graisse ;) pour y voir clair. Comme après un bon rangement de printemps.
Aujourd'hui, j'ai cette liste sur moi quand je fais les courses. Je ne suis plus attirée irrésistiblement comme avant dans les rayons cosmétiques des magasins. J'ai reçu l'électrochoc qu'il me fallait et j'entame un nouveau mode de consomm'action: la slow cosmétique.
J'avais vaguement découvert ce mouvement il y a déjà deux ans mais je me disais "boarf, je consomme déjà en grande partie des cosméto bio", je me sentais peu concernée. Jusqu'à ce que le nouveau guide visuel sorte et que je redécouvre les principes de bases que je cherchais tant. Les principes sont limpides, clairs et honnêtes: je consomme peu et je consomme intelligemment.
Dans un monde parfait, la peau n'a besoin de rien. Mais comme je suis imparfaite, pour le moment, elle a besoin de quelques trucs très basiques: un nettoyant, un tonique et un hydratant au minimum. Rien de particulier en plus, le reste, c'est du bonus et cela peut devenir du malus si la peau n'en ressent pas le besoin. Depuis que j'ai adopté une routine basique qui correspond aussi à mon type de peau (peau sensible bonjour!), les boutons se font plus rares, ils sont localisés sur la zone hormonale du menton. Il ne me reste que des cicatrices à éliminer et j'espère y parvenir d'ici quelques semaines grâce aux soins que j'applique chaque jour...
Depuis que j'ai adhéré au mouvement Slow, je me sens mieux dans mes baskets. J'ai l'impression que j'ai trouvé un truc qui me convient, qui me pousse à faire attention à la nature et aussi à ma personne. Cela fait écho à la consommatrice sensée qui est en moi, celle qui a commencé à réfléchir à l'utilité des produits qu'elle achète, à son impact. Le message de la Slow Cosmétique que je retire est celui qu'on est toutes belles à l'intérieur et qu'il faut laisser la peau l'exprimer. Qu'il faut la respecter, ne pas l'agresser et elle fera très bien ton job toute seule.
Sur ce, je vous laisse avec la vidéo dans laquelle je donne mon avis sur le Guide visuel de la Slow Cosmétique écrit par Julien Kaibeck et Mélanie Dupuis!
& vous, plutôt adepte de la Slow ou de la Fast cosmétique?